Il faut savoir lire entre les lignes. Plus de 90 % des souscripteurs de fonds (« LPs ») affirment haut et fort vouloir augmenter ou maintenir sur longue période leur allocation au non-coté, selon le rapport private equity global 2024 publié par Bain & Cie. La classe d’actifs a donc toujours le vent en poupe. Mais, dans les faits, les investisseurs ne pourront joindre la parole aux actes qu’une fois avoir résolu une équation : pour remettre de l’argent au travail, faut-il encore qu’ils aient perçu suffisamment de distributions en espèces sonnantes et trébuchantes…Autant dire qu’ils attendent de pied ferme le ruissellement de capitaux lié aux cessions de participations détenues par les acteurs du capital-investissement. L’environnement de marché plus complexe dans lequel nous évoluons contraint, en effet, un grand nombre de sociétés de gestion à conserver leurs actifs en portefeuille, faute de repreneurs ou de conditions de sorties favorables.
Devenue une pièce maîtresse sur l’échiquier du non-coté et un défi majeur pour la classe d’actifs, la liquidité fait phosphorer. Au-delà du recours classique au marché secondaire, des solutions alternatives foisonnent ici et là. Il appartient aux sociétés de gestion de se saisir de ces innovations, car les distributions constituent la vraie rampe de lancement de leurs futures levées de fonds. Et l’ouverture de la classe d’actifs aux investisseurs particuliers les oblige d’autant plus sur le front du « cash ». Si la réponse n’est pas à la hauteur de l’enjeu, le « retail money » sera condamné à plafonner (5 % des fonds levés en France en 2023), voire à s’étioler… alors même qu’il a le potentiel de quadrupler sa contribution dans les prochaines années.
Alors, comment acter la rotation des actifs dans ce paradigme ? La réponse pourrait tenir en quelques mots : retour aux fondamentaux. C’est sur la base-même de cette conviction que Siparex va faire de 2024 la deuxième meilleure année de son histoire en matière de cessions. Ces sorties, non content d’être réalisées dans de bonnes conditions de performance, viennent valider notre offre : l’accompagnement en faveur de la création de valeur. Elles sont le marqueur de notre approche qui tient en cinq grands facteurs-clés de succès.
S’entourer de dirigeants de qualité, engagés, audacieux, visionnaires. Transformer les modèles des entreprises – par exemple à travers la centaine d’opérations de croissance externe que nos participations ont conclues au cours des 18 derniers mois. S’armer de patience, en particulier dans le segment du venture capital, pour choisir le moment opportun auquel l’entreprise doit ouvrir un nouveau chapitre capitalistique – XAnge est ainsi resté près de 17 ans actionnaire de Believe, plateforme de distribution et de promotion de musique numérique. Détecter les opportunités offertes par des méga-tendances porteuses – telles que la décarbonation des bâtiments menée par Nerco. Et plus que tout, s’appuyer sur l’intuition et la raison pour sceller des « deals de conviction », à l’instar de Orion, dont nos équipes ont su percevoir le potentiel dans le domaine de la gestion de patrimoine.
Autant d’exemples qui viennent prouver que la vente d’un actif n’est pas une question d’arithmétique. Qu’est-ce que la « bonne » liquidité ? Celle qui se trouve naturellement, parce qu’elle s’inscrit dans la trajectoire de l’entreprise, parce qu’elle se matérialise au bénéfice de l’actif, parce qu’elle s’insère dans un tempo favorable au gré des fenêtres d’opportunités. C’est elle qui enclenche le cercle vertueux du capital-investissement, où s’alignent les intérêts, sur toute la chaîne de valeur, de toutes les parties prenantes, LPs, GPs, participations et salariés.