Imaginez un ballon qui jaillit de la mêlée pour l’amorce d’une attaque fulgurante ; dans le camp adverse le troisième ligne est prêt à bondir pour la bloquer. Rapidité, réactivité, solidarité, et avant tout capacité d’anticiper, sont les qualités essentielles dont il doit faire preuve pour enrayer l’attaque. Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, nous sommes dans l’univers du rugby. Troisième ligne, c’était précisément le poste qu’occupait le jeune étudiant en électronique et automatisme industriel Eric Pisani dans l’équipe de l’Institut National Polytechnique de Grenoble (INPG). Dès son parcours universitaire, il affrontait donc la compétition de haut niveau, qui le réparait à la compétition économique. Pour Eric Pisani, il n’y a aucun doute, « le rugby a été pour moi la meilleure formation en management que j’aie jamais reçue. » N’était-il pas le capitaine d’une équipe de joueurs à la carrure bien plus impressionnante que la sienne ? Encore aujourd’hui sa silhouette soigneusement entretenue par des sports d’endurance comme le vélo ou la course à pied a conservé une élégance discrète qui ne fait pas penser immédiatement à celle d’un rugbyman.
Le rugby lui a aussi appris à composer avec des caractères éruptifs, à apaiser conflits et tensions, à tempérer et harmoniser les ardeurs individuelles pour que l’équipe gagne. Une méthode de management dont il continue de s’inspirer aujourd’hui pour présider un groupe de 3 300 salariés qui réalise un chiffre d’affaires de 330 M€. Au rugby comme dans beaucoup d’autres sports il y a aussi cette fameuse troisième mi-temps où l’on forge de solides amitiés. Moments de vie intenses qu’Éric Pisani n’évoque pas sans une pointe de nostalgie. D’ailleurs encore aujourd’hui, il conserve des liens très forts avec beaucoup des joueurs avec lesquels il a partagé victoires et défaites sur les terrains.
L’INPG a joué aussi un rôle déterminant dans son orientation professionnelle. A l’origine rien ne prédestinait le jeune ingénieur à intégrer l’univers de la plasturgie. Stage professionnel et travaux de fin d’études en ont décidé autrement. En effet, Eric Pisani a travaillé sur un projet d’automatisation complète d’un atelier d’injection de l’entreprise dans laquelle il était en stage pour valider ses diplômes. Il s’agissait de Neyr Plastiques. Depuis il n’a jamais quitté l’univers de la plasturgie, acquérant une solide expérience dans de nombreux postes à responsabilité. En 2015, succédant à celui qui a développé l’entreprise, Gilles Nief, il est ainsi devenu PDG de Sintex NP, pôle européen du groupe indien Sintex Plastics Technology. Après son rachat en 2019 par un pool d’investisseurs dont Siparex était le chef de file, Sintex NP est devenu Clayens NP et Eric Pisani en est resté bien entendu le Président.
Avec une constance digne de l’amateur de sport d’endurance qu’il est resté et un sens aigu de la stratégie industrielle, Eric Pisani a mené des opérations de croissance externe structurantes afin d’acquérir de nouveaux savoir-faire et d’élargir le portefeuille clients du Groupe. Il a d’ailleurs fait franchir à Clayens une étape majeure dans son développement en réalisant en 2020 l’acquisition du pôle Santé et Industries du plasturgiste PSB Industries. En parallèle, Clayens NP, aujourd’hui un des premiers groupes européens dans la transformation des polymères, a implanté plus d’une vingtaine de sites de production dans une dizaine de pays différents pour se rapprocher de ses clients. Eric Pisani et son équipe ont ainsi relevé les défis de l’internationalisation.